Chenille processionnaire : Connaître son ennemie

Publié le 21 Mai 2017

Chenille processionnaire : Connaître son ennemie

La chenille processionnaire n'a pas bonne presse et pour cause : affaiblissant les arbres, urticante, provoquant des réactions allergiques, elle est dangereuse pour l'homme mais aussi pour les animaux de compagnie, notamment les chiens, chez qui elle peut provoquer une nécrose de la langue.

Apprenons-donc à connaître notre ennemie afin de pouvoir s'en protéger au mieux. Nous procéderons en deux temps : cet article s'intéressera au cycle de vie de la chenille processionnaire et à ses caractéristiques tandis qu'un second texte aura pour sujet les moyens de lutte les plus appropriés.

La chenille processionnaire, un nuisible redoutable

Le mode de défense de la chenille processionnaire est particulièrement efficace. Dès qu'elle se sent menacée, ou en situation de stress, la chenille libère des milliers de poils urticants microscopiques. Ceux-ci sont stockés dans des poches dorsales appelées "miroirs". Une fois les miroirs ouverts, les poils urticants s'envolent, telle de la poussière fine, et sont portés par le vent ou restent en suspension dans l'air. Ces poils munis de crochets s'accrochent très facilement au derme des humains et animaux à proximité. Ils se brisent alors et libèrent une substance urticante nommée "thaumétopoéine".

Le simple retrait d'un vêtement peut suffire à déposer sur votre peau les poils urticants, une grande prudence est donc de mise lors d'une rencontre avec des chenilles processionnaires. Leur attaque peut provoquer des démangeaisons, éruptions cutanées, difficultés respiratoires, problèmes oculaires, maux de gorge ou bien des oedèmes.

Le cycle de vie de la chenille processionnaire

Tout commence par un beau soir d'été... le papillon de nuit Thaumetopoea pityocampa, dont la chenille processionnaire est la larve, sort alors de terre à la recherche d'un partenaire.

Une fois que l'accouplement a eu lieu, la femelle papillon, qui ne vit que 3 à 4 jours (1 jour pour le mâle) recherche un pin ou éventuellement un cèdre pour y pondre ses 80 à 150 oeufs. Ceux-ci sont déposés sur les aiguilles du pin, formant un manchon gris argenté de quelques centimètres de long.

Cinq à six semaines après la ponte, l'éclosion a lieu. Les chenilles commencent à manger méthodiquement les aiguilles de pin et muent plusieurs fois avant l'hiver. Elles passent alors leurs journées dans des pré-nids, qui peuvent passer inaperçus. Lorsqu'elles ont dévoré toutes les provisions, elles se dirigent plus en hauteur pour reformer un nid. Lors du quatrième stade larvaire, elles forment un nid d'hiver plus volumineux et ne sortent que la nuit pour s'alimenter. Elles se déplacent alors en procession en suivant un fil de soie relié au nid.

C'est au printemps que les chenilles processionnaires, conduites par une femelle, sortent en file indienne pour quitter l'arbre et s'enfouir dans le sol. Une file peut compter plusieurs centaines de chenilles. Chacune tisse dans la terre son cocon individuel, dans lequel aura lieu sa transformation en chrysalide puis en papillon. Son développement s'interrompt alors pour quelques semaines voire quelques années si les conditions ne sont pas favorables. Le moment venu, la chrysalide se transforme alors en papillon. Et un beau soir d'été, tout recommence...

Rédigé par Estelle

Publié dans #Astuces et aménagement du jardin, #Animaux

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